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Directeur : Michaud, Christophe
Des politiques éducatives se sont construites en réponse au problème du décrochage scolaire, pour développer des actions en direction des jeunes quittant ou risquant de quitter prématurément le système éducatif. Cette thèse vise à analyser la place singulière du traitement du décrochage scolaire dans la politique éducative française, ainsi que les effets de cette politique pour les jeunes. Elle s'appuie sur une enquête de terrain auprès des responsables académiques d'une Mission générale d'insertion (MGI), et auprès de jeunes passés par ce dispositif. Pour comprendre la construction de cette forme d'action, on mobilise un cadre théorique institutionnaliste, en considérant que le système scolaire s'inscrit dans une configuration sociétale, et en analysant les justifications de l'action à partir de principes stables, appelés conventions, qui orientent la politique éducative. En France, le traitement du décrochage scolaire s'impose difficilement dans une configuration sociétale dominée par la convention éducative académique, qui privilégie la compétition entre individus sur la base de compétences scolaires, ce qui explique la relative marginalisation de ce dispositif et sa faible intégration à l'intérieur des établissements. La MGI, au même titre que d'autres dispositifs d'insertion, vise à infléchir les principes d'action dans le sens d'une convention professionnelle, c'est-à-dire d'un rapprochement entre formation et emploi. Toutefois, son action effective sur le terrain porte plutôt sur le raccrochage en formation, et l'accès à la certification. Sur ces deux objectifs, la MGI a un effet positif, sauf pour les jeunes les moins qualifiés scolairement.