Spécialité : Formation des adultes : champ de recherches
Directeur : Jean-Marie Barbier et Christine Delory-Momberger
Annexes : bibliographie, annexes

Résumé : Les réformes institutionnelles actuelles nous ont amené à interroger les conditions de professionnalisation initiale et continue des enseignants : la formation professionnelle initiale des enseignants en Institut de formation des maîtres (Iufm) disparaissant au profit d'une formation "sur le tas" en établissement, immédiatement après l'obtention du concours, permettra-t-elle de "mieux" former les enseignants à la gestion de classe ? Comment former les enseignants à la prise en main et la tenue de la classe au quotidien lorsque la préparation au concours repose sur des contenus universitaires, et que la pratique professionnelle requiert des compétences de terrain ? C'est à cette dialectique pour la formation au métier d'enseignant, et ses évolutions politiques et sociales, que notre recherche se propose de répondre. Comment former les enseignants par l'expérience, autrement dit, à partir de leurs expériences scolaires ? Nous avons choisi d'entrer dans cette problématique par la notion de représentations sociales en formation : les représentations de soi, les représentations de l'activité, les représentations de soi dans l'activité. Or, en demandant à chaque enseignant interrogé de raconter son histoire de vie scolaire ainsi que ses motivations à devenir professeur, ou les situations significatives vécues dans le travail, nous avons pu vérifier l'hypothèse que les enseignants construisent leur relation de communication didactique, au sein de la classe, autour d'objet(s) pédagogique(s) en activité, fonction des représentations qu'ils ont de leurs élèves et de leurs besoins de formation, liées aux représentations qu'ils ont de leurs activités prescrites, et à celles qu'ils ont d'eux-mêmes en tant qu'ancien élève. C'est pourquoi nous parlons de la dynamique des représentations d'élèves pour l'activité enseignante : l'activité "auto-prescrite" que l'enseignant conduit dans sa classe autour du but "officiel" de transmettre son savoir, est "déterminée" par les expériences qu'il a vécues au cours de sa scolarité, d'une part, et celles qui s'offrent à lui spontanément d'autre part. Chaque individu-enseignant aura donc une manière très personnelle d'interpréter et de conduire ses activités professionnelles au sein de sa classe, fonction de son histoire de vie. Toutefois, nous relèverons une catégorie de sens commune concernant l'engagement des enseignants dans l'action : celle de l'"utilité", "du service rendu" à l'élève dans ses apprentissages et/ou son développement personnel. A notre problématique de départ sur l'adéquation entre "formation initiale continuée" et demande socioprofessionnelle de développement des compétences pour la gestion quotidienne de la classe, nous conclurons qu'il appartient aux enseignants-praticiens expérimentés tout au long de la vie, de trouver les ressources nécessaires, à la fois individuelles et collectives, à la construction de leur professionnalité, en étudiant, au moins, le sens que révèlent les représentations de soi dans l'activité. [résumé de l'auteur]
Indexation libre de l'auteur : représentations de soi, représentations de l'activité, expériences, formation professionnelle des enseignants, histoires de vie scolaire, apprentissages, développement des compétences, professionnalité.