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Annexes : bibliographie, notes, tableaux Format : Grand format Résumé : Au sein des nouvelles formes d'organisation du travail, la coopération et le travail collectif sont devenus des enjeux décisifs de la productivité pour le management et servent d'instrument dans la mobilisation des salariés. Mais ces notions clés de la littérature moderne du management sont polysémiques et reposent sur des représentations divergentes entre le management et les salariés. Cette étude se centre sur l'analyse des réponses des salariés de l'industrie à l'enquête sur les "Changements organisationnels et l'informatisation" de 1997 et sur celles des entretiens d'une post-enquête sur le travail collectif. Les significations et les enjeux du travail collectif diffèrent fortement selon les positions occupées. Les statistiques comparant travail individuel et travail collectif montrent que ce dernier est surtout développé dans les grandes entreprises d'organisation complexe. Les performances du travail collectif reposent sur une intensification des rythmes du travail et une "autonomie encadré" mais aussi sur une aide plus fréquente du collectif de travail ou de la hiérarchie. D'autre part, les entretiens permettent d'établir une typologie des salariés travaillant collectivement selon leur position d'"éxécutants", de "médiateurs" ou de "dirigeants". L'intensification des relations de coopération apparaît liée aux changements organisationels. Les rôles relationnels liés aux activités de médiation ou d'encadrement s'accroissent. Les échangent s'intensifient au sein et à l'extérieur des collectifs de travail, ce qui va de pair avec un accroissement et une diversification de l'usage des technologies de l'information et de la communication. Les entretiens réalisés avec des ouvriers indiquent que le sens des mots "coopération" et "équipe" est souvent celui de "coopération forcée" et d'"autonomie contrôlée". Cependant, les relations de coopération ne se réduisent pas aux membres des équipes organisées ou des collectifs institués. Le groupe de travail se distingue de l'organisation dans la mesure où il constitue pour ses membres une réalité "sui generis", dotée d'une forme de sociabilité propre ("l'esprit d'équipe") et de valeurs éthiques partagées. Le respect d'autrui et la résolution des conflits en interne sont les principales conditions exigées pour "faire équipe". Les relations de coopération au travail s'appuient sur des disposotions durables, attachées au mode de socialisation des personnes, et leur analyse suppose la prise en compte des trajectoires des membres du groupe et l'estimation des chances individuelles de carrière associées au travail en groupe.