Directeur : Cours-Salies, Pierre

L'analyse des pratiques des animateurs de quartiers, leur représentation sociale et leur perspective d'évolution professionnelle constituent l'objet de cette thèse. A partir d'une démarche d'observation participante étalée sur une dizaine d'années et des entretiens réalisés auprès des animateurs, ce travail situe l'action de ces derniers dans les espaces de proximité et par rapport aux politiques des institutions locales l'animateur intervient auprès du public le plus "sensible" ayant des normes de socialisations et des pratiques quotidiennes différentes. Les jeunes issus de l'immigration constituent l'essentiel de ce public d'une part, l'animateur est contesté en tant que représentant de l'institution et d'autre part il doit mettre en place des activités avec ce public contestataire et trouver des espaces de négociation et de compromis. On observe que la stratégie des collectivités territoriales se limite dans la plupart des cas à une approche qui consiste à maintenir les difficultés sociales avec des interventions régulatrices. On constate une discontinuité et une incohérence permanente dans la stratégie des pouvoirs publics concernant les missions attribuées aux animateurs ces derniers se trouvent entre une politique ambiguë, non définie et souvent changeante et un public exigeant, contestataire. Dans cette situation incertaine, l'animateur s'épuise rapidement, il change alors de cadre de travail ou, dès qu'il trouve une opportunité, quitte le champ de l'animation la plupart des animateurs considèrent leur métier comme une période transitoire dans ce même contexte, les animateurs issus de l'immigration apparaissent comme une réponse de plus en plus adaptée pour régler les conflits provoques par les jeunes du même milieu bloque entre un statut et un avenir professionnel incertains et la complexité des taches à effectuer, l'animateur attend une considération autre que le fait d'être un simple fusible jetable à tout moment après utilisation.