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Auteur(s) : LEDUC Sacha
: Université de Paris 10 Paris Ouest Nanterre-La Défense, 2008, 1 vol. (345 p.) ; 30 cm
Directeur : Linhart, Danièle
Mise en vigueur le 1er janvier 2000, la Couverture Maladie Universelle achève le processus de généralisation de la couverture maladie à l'ensemble de la population sur critères de résidence. Mais si la CMU répond, dans son essence, à l'abolition des inégalités, elle opère également un changement important des modes de solidarité collective. Détachée de toute activité professionnelle, la CMU rompt avec le principe français de Sécurité sociale, à savoir la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle assurée par la cotisation. Si cette prestation déconnectée du travail apparaît pour certains comme une avancée fondamentale, elle connaît rapidement une crise de légitimité notamment auprès de ceux qui la dispensent. Les observations menées au sein de différents centres de paiement de l'Assurance maladie ont ainsi révélé l'existence d'un fort ressentiment chez de nombreuses techniciennes à l'encontre des bénéficiaires de prestations déconnectées du travail. Ces ressentiments pouvant amener à des pratiques de contrôles informels, voire illégaux, qui prennent appui sur des constructions subjectives et morales des populations bénéficiant de ces droits. Ce travail de thèse s'attache à déconstruire les ressorts de ce ressentiment à partir d'une analyse de la nature du droit, de la réalité du travail des prestataires de ce droit, du contexte sociopolitique et des logiques de distanciations et de discriminations observées.De la simple suspicion au racisme ordinaire, le ressentiment qui varie selon les dispositions sociales des techniciennes, apparaît alors comme l'expression individuelle de craintes collectives quant à la place et au sens du travail dans notre société.