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Auteur(s) : EPSTEIN Renaud
: École normale supérieure de Cachan, 2008, 1 vol. (472 p.) : ill. ; 30 cm
Directeur : Duran, Patrice
La dynamique de perte de centralité de l'État dans la gestion territoriale amorcée à la fin des années 1970 semblait inexorable. Il s'agissait en réalité d'un intermède historique. Ne disposant plus des ressources d'autorité nécessaires pour imposer hiérarchiquement ses choix aux acteurs locaux et les coordonner, l'État s'est cantonné pendant les années 1980 et 1990 dans une fonction d'animation de la coopération, laissant aux élus locaux la définition des fins de l'action. Les réformes institutionnelles des années 2000 ont rebattu les cartes du gouvernement des territoires, pour faire émerger une forme inédite de gouvernement à distance : l'État s'est retiré de la cogestion des territoires, confiant aux élus locaux la pleine responsabilité de la mise en oeuvre et de la mise en cohérence des politiques publiques ; mais il a subtilement repris en main la définition des finalités de ces politiques, en s'appuyant sur des instruments de mise en concurrence nationale des territoires pour l'accès à ses ressources qui incitent les acteurs locaux à se conformer, en toute liberté, à ses priorités. Cette thèse s'appuie sur un postulat, suivant lequel les grands ensembles d'habitat social constituent des prismes efficaces pour révéler les traits structurants de la gestion publique des territoires et analyser les évolutions de cette dernière au cours de dernier demi siècle. Trois modèles successifs de gestion territoriale des territoires émergent de l'examen de la construction des ZUP entre 1958 et 1973 (le jacobinisme apprivoisé), puis des programmes de la politique de la ville expérimentés à partir de cette date en réponse aux difficultés de ces quartiers, qui sont montés en puissance dans les années 1980 et 1990 à mesure de l'approfondissement de la crise socio urbaine (la gouvernance territoriale) et enfin de la politique de rénovation urbaine qui organise leur démolition depuis 2003 (le gouvernement à distance).