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Auteur(s) : LACHANCE Jocelyn
: Université de Strasbourg, 2009, 1 vol. (391 p.) ; 30 cm
Directeur : Le Breton, David et Jeffrey, Denis
La question de la temporalité chez les jeunes se révèle complexe, à la croisée de mutations anthropologiques d'envergure : affaiblissement de la puissance symbolique des mythologies issues des sociétés traditionnelles et des Grands Récits de la modernité, éclatement et décloisonnement des cadres sociaux du temps et répercussion d'un néo-libéralisme envahissant l'ensemble des sphères d'activités du sujet contemporain. Dans un contexte où il doit prouver son autonomie, entre autre, par la gestion responsable de son temps, le jeune se voit contraint, non seulement de gérer son rapport à la temporalité, mais aussi d'élaborer un modèle singulier qui respecte à la fois les modalités imposées par le néo-libéralisme (flexibilité, rentabilisation et maximisation du temps) et la conservation d'un sentiment d'autonomie. L'expérimentation de différentes formes de rapport à la temporalité exprime en partie l'incapacité d'une société à donner un cadre structuré à la jeunesse contemporaine, un modèle de représentation et des modalités d'inscription sur la ligne du temps, donnant ainsi un sens à son passé, son présent et son avenir. Dans ce contexte, certaines pratiques à risque des jeunes (vitesse au volant et consommation d'ecstasy), mais aussi certaines pratiques culturelles émergentes (usages de l'internet, théâtre d'improvisation, expériences cinématographiques, backpacking) sont des expériences intimes de la temporalité qui remplace l'identification traditionnelle du sujet à des modèles de représentations du temps.