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Directeur : Albera, Dionigi et Jeanjean, Agnès
Cette thèse traite de la condition sociale des saisonniers du tourisme selon le point de vue de l'ethnologie. Les saisonniers dont il s'agit exercent leurs activités dans des stations touristiques du Sud-est de la France et sont soumis à un régime d'embauche flexible et non-sécurisé. Cette forme d'emploi intermittente implique une mobilité professionnelle et/ou géographique qui répond aux rythmes et aux exigences du secteur touristique. Ces travailleurs questionnent un ensemble de normes vis-à-vis du salariat, des rythmes sociaux et des modes de vie dominants. Leurs emplois, socialement dévalorisés, demeurent pensés comme transitionnels. Pourtant, nombreux sont ceux qui "font les saisons" durant plusieurs années, voire toute leur vie de travailleur. Comment parviennent-ils à faire "carrière" dans le cadre d'un système d'emploi précaire ? L'analyse s'attache à saisir la place des saisonniers dans les entreprises comme dans l'espace de la station de tourisme. Cette recherche démontre que ces travailleurs sont l'objet d'un mécanisme d'invisibilisation sociale. L'attention se porte également sur l'organisation du travail dans le cadre de variations importantes du volume horaire. Enfin, l'analyse se concentre sur les diverses façons de composer avec l'intermittence des revenus (y compris durant l'intersaison). Il est question d'envisager les trajectoires des saisonniers sur le temps long. Les liens entre travail et hors-travail sont au centre de cette recherche. S'intéresser aux conditions d'existence de ces salariés du tourisme conduit à une réflexion plus large sur la place du travail et des loisirs ainsi que sur le sens de la norme d'autonomie dans nos sociétés.