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Le paritarisme à l'épreuve de l'évaluation : genèse instrumentale, travail d'organisation et fragilité institutionnelle dans le champ de la formation professionnelle continue.
Spécialité : Sociologie, démographie Directeur : Fabienne Berton et Arnaud Mias Annexes : bibliographie, sigles Résumé : Bien que le renforcement des enjeux cognitifs soit une évolution marquante de la négociation collective en France (Bevort, Jobert, 2008), les "pratiques de connaissance" (Mias, 2013) visant à équiper le travail syndical à des fins de qualification et de gestion des accords collectifs, sont encore rarement saisies en tant qu'objet de recherche, alors même que la compréhension de leurs modalités d'appropriation autorise un questionnement plus large sur les transformations contemporaines des relations professionnelles. Partant de cette ambition de départ, cette thèse examine sous l'angle ethnographique l'institutionnalisation d'une politique paritaire d'évaluation initiée en 2009 au plan national et interprofessionnel dans le domaine de la formation professionnelle continue (FPC).La première partie restitue les conditions d'émergence de l'évaluation en tant qu'enjeu politique, ainsi que les problématiques liées à son opérationnalisation. Ces processus sont interprétés à la lumière des rapports de force entre acteurs (partenaires sociaux, État) dans un contexte de recomposition des modes de régulation politique et financier des fonds de la formation continue. La seconde partie décrit le "travail d'organisation" (Terssac de, 2003) de l'évaluation au sein des institutions paritaires interprofessionnelles. Elle propose une analyse monographique de l'instance d'évaluation d'origine paritaire, le Conseil national d'évaluations de la formation professionnelle (CNEFP). Cette exploration est complétée par l'examen de trois études de cas, qui met au jour les contraintes liées à la pratique de l'évaluation, mais aussi les dynamiques engendrées en termes d'apprentissage. La troisième partie conclusive explore les ressorts d'une dégradation, lente mais progressive, du positionnement institutionnel du CNEFP. Plusieurs facteurs sont examinés comme la détérioration des formes d'engagement syndical et patronal, la concurrence des niveaux de régulation des politiques paritaires et l'instabilité institutionnelle dans un contexte de rapprochement des gouvernances des politiques d'emploi, de formation professionnelle et d'orientation. Au final, sur la base des éléments fournis, c'est l'organisation du "déclin du paritarisme" (Luttringer, 2018) au bénéfice d'une reprise en main par l'État de la régulation du système qui est discuté.