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Directeur : Sawicki, Frédéric et Fleuriel, Sébastien
En dépit de la place importante qu'elles occupent dans les sociétés contemporaines, les activités physiques et sportives continuent d'occuper une place secondaire sur l'agenda politique. Pourtant, dès le début du 20e siècle, des militants ouvriers ont commencé à développer une approche particulière du sport. Après avoir rappelé quelques éléments de l'histoire de ce « sport ouvrier », et en particulier les contradictions qui le traversent, nous nous intéressons surtout ici à la manière dont ses héritiers après la Seconde guerre mondiale ont tenté d'ériger le sport en enjeu politique de première importance en France. Ce « milieu communiste du sport », site d'interactions particulier qui dépasse les frontières des organisations s'articule cependant autour d'un certain nombre de carrefours. La commission sport nationale du PCF institutionnalisée en 1959 est de ceux-là. Appuyée sur l'analyse d'archives, d'entretiens et d'une participation observante de plusieurs années au sein de ce collectif, cette enquête propose ainsi d'étudier le statut, le fonctionnement et le recrutement d'un tel groupe de travail thématique. Il s'agit en d'autres termes de chercher à comprendre ce que militer pour la cause du sport veut dire, comment certains en viennent à s'engager pour cet objet relativement illégitime dans le champ politique pour saisir enfin quel type de doctrine ils produisent. Une deuxième partie est consacrée aux appropriations elles-mêmes de cette doctrine ailleurs dans le parti, en s'intéressant aux politiques sportives de deux municipalités de la « banlieue rouge » puis à celle menée au gouvernement lorsque le portefeuille des Sports échoit pour la première fois à une communiste, consécration en trompe-l'oeil du travail de la commission.