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Résumé : Les autorités locales et nationales s'alarment de la disparition des petits commerces dans les zones rurales, les centres des petites villes, voire ceux des grandes villes. L'inquiétude vient du sentiment qu'audelà de leur rôle dans l'approvisionnement des ménages, ces commerces favorisent le brassage social des individus et contribuent à l'attractivité des territoires. L'action publique est ainsi souvent menée au motif que les petits commerces exercent des externalités positives à la fois sur les habitants et sur les autres commerces. Cette Note dresse un état des lieux de l'évolution du petit commerce, dans un sens très large incluant à la fois le commerce de détail (hors grandes surfaces) et certains services (bars, restaurants, services aux ménages). Elle constate une très grande hétérogénéité des situations — dont certaines sont réellement préoccupantes — selon les territoires et les secteurs. Elle confirme l'existence des externalités et documente la rapidité avec laquelle ces externalités se manifestent. Mais elle met également en évidence la difficulté à mener des analyses dans un secteur où les données publiques sont souvent incomplètes et parfois inexistantes. La Note montre une rupture de tendance depuis le milieu des années 2010 : le ralentissement de la croissance du nombre de commerces, voire sa décroissance dans les zones rurales et les villes isolées, s'accompagne d'un changement dans la structure du secteur, avec davantage de bars et de restaurants, et autant, voire moins, d'autres types de commerces. À l'avenir, la désaffection pour les centres commerciaux, les hyper- et les supermarchés, la volonté de zéro artificialisation nette des sols, la transformation des centres-villes en lieux de loisirs et même la montée en puissance du e-commerce sont susceptibles de jouer en faveur des petits commerces. Si bien que l'on assiste davantage à une mutation du petit commerce qu'au déclin parfois annoncé. Compte tenu de la vitalité du secteur et des ruptures constatées et à venir, les externalités ne justifient pas nécessairement d'actions publiques spécifiquement destinées aux petits commerces. Celles-ci peuvent cependant être nécessaires localement dans les cas où la masse critique de commerces est insuffisante ou en passe de l'être. Deux types de zones nécessitent probablement des mesures spécifiques : les villes isolées et les zones rurales où la désertification commerciale peut créer des difficultés d'approvisionnement pour certaines populations, que le e-commerce n'est pas en mesure de résoudre. Les programmes « Actions coeur de ville » et « Petites villes de demain » mis en place par les pouvoirs publics visent à renforcer l'attractivité des centres-villes, non seulement pour les commerces, mais aussi pour les habitants et ceux qui y travaillent. Au-delà de la nécessaire évaluation de ces programmes, la Note recommande d'améliorer l'accès des communes et des collectivités locales à l'information sur les locaux commerciaux et de faire en sorte que les politiques de soutien au petit commerce soient modulées et pilotées au niveau local, tout en bénéficiant de l'accompagnement des services de l'État. [résumé revue]