Résumé : Cette étude examine les causes des variations du taux d'activité en France pendant les récents cycles économiques. Contrairement aux approches traditionnelles qui se concentrent sur un seul type de transition (entrée ou sortie du marché du travail). Cette recherche suggère que pour comprendre pleinement les changements du taux d'activité, il est nécessaire d'étudier tous les mouvements entre les trois états du marché du travail : l'emploi, le chômage et l'inactivité. Cette approche globale donne alors accès à une compréhension plus exhaustive et approfondie des dynamiques du taux d'activité.
À l'aide d'une méthode comptable de type stock/flux, les mouvements du taux d'activité sont décomposés par les contributions de chacune des six probabilités de transition entre les trois états du marché du travail. Il en ressort qu'en France, tout comme aux États-Unis, les flux d'entrées et sorties dans la population active ne sont pas suffisants pour caractériser complètement la cyclicité du taux d'activité : les flux entre emploi et chômage, usuellement négligés car n'agissant pas directement sur la taille de la population active, modifient néanmoins sa composition, et ont donc une influence, non négligeable mais retardée, sur les comportements d'activité. Les différences d'amplitude et de temporalité des cycles d'activité sont ensuite décrits selon l'âge et le sexe des individus.
Cette étude s'appuie principalement sur une exploitation longitudinale de l'enquête Emploi pour construire des séries longues trimestrielles de probabilités de transition sur le marché du travail. Les traitements statistiques particuliers à cet exercice (gestion des refontes de l'enquête, mise en cohérence de l'information contenue dans les flux avec les évolutions des agrégats, traitement du caractère discret des flux observés) sont détaillés en annexe. [résumé éditeur]