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Annexes : bibliographie Résumé : Ce numéro thématique rend compte des échanges engagés autour de la zone grise du travail et de l'emploi entre, d'une part des chercheur.e.s membres de l'axe de recherche Travail et emploi du CRISES, dont certain.e.s sont également du GIREPS - Martine D'Amours et Sid Ahmed Soussi - et, d'autre part, leurs homologues de l'équipe ZOGRIS1. Ce séminaire conjoint CRISES-GIREPS/ZOGRIS, qui s'est tenu le 29 mars 2022, s'est donné une visée résolument épistémologique et théorique en ce sens qu'il s'est proposé d'axer les échanges essentiellement autour de la notion – concept ? – de zone.s grise.s du travail et de l'emploi de la capacité explicative qu'elle peut déployer, selon les contextes disciplinaires dans lesquels elle est mise en œuvre, comme c'est notamment le cas des travaux menés par les membres des équipes ZOGRIS, du CRISES et du GIREPS. Ces contextes disciplinaires peuvent en effet renvoyer à des perspectives épistémologiques et des cadres théoriques variés : théories critiques ; études féministes ; perspectives intersectionnelles ; études postcoloniales ; etc. Notons aussi qu'à ces perspectives s'ajoute celle des relations industrielles et du champ tridimensionnel qui les caractérise-relations du travail, politiques publiques et santé et sécurité du travail – et du cadre épistémologique fonctionnaliste – depuis les travaux fondateurs des Webb et de Dunlop notamment – que mobilisent certains travaux de ce champ. De ce point de vue, les contributions de ces travaux aux échanges entrepris se sont avérées particulièrement substantielles tant sur le théorique critique qu'en termes de puissance explicative. Il est à signaler une précision sur l'usage du terme. L'expression la « zone grise du travail et de l'emploi » indique que les phénomènes d'incertitudes, de transformations et de recompositions n'envoient pas uniquement à une dégradation de l'emploi standard institutionnalisé comme les collègues du CRISES et du GIREPS le signalent dans cette discussion à juste titre, mais également au travail plus largement. C'est le sens qui est impliqué par les auteur.e.s lorsqu'elles et ils mobilisent le terme zone grise dans un sens général, sans autre qualificatif. Certain.e.s auteur.e.s se réfèrent, à un moment donné, à l'une ou l'autre des figures de manière plus précise. L'usage du singulier renvoie au concept/notion, l'usage du pluriel se réfère à des cas d'expériences particulières des figures émergentes dans la zone grise. Du côté ZOGRIS, les collègues participant à ces échanges sont ceux-là et celles-là mêmes qui sont engagés, via leurs travaux de recherche, dans l'ANR « L'évolution des normes d'emploi et nouvelles inégalités : vers une comparaison des zones grises » (ZOGRIS). Ils participent actuellement à un projet de comparaison France-Brésil du travail de plateforme dans les zone.s grise.s : « Zone.s grise.s et territoire : transformation du travail et figure émergente du travailleur de plateforme. Une comparaison France-Brésil » (ANR AAPG2020, porté par Christian Azaïs (LISE-CNAM, France) et Cibele Rizek (Instituto de Arquitetura e Urbanismo da Universidade de São Paulo, Brésil). Autant donc dire que la diversité, et parfois les divergences constructives, ont été au coeur des riches débats qui en ont résulté et dont les prolongements, à n'en pas douter, ne manqueront pas d'ouvrir de nouvelles perspectives permettant des alternatives explicatives à même de saisir les mutations contemporaines du travail et de l'emploi, notamment dans le contexte de développement fulgurant de la gestion algorithmique du travail -principal objet de ces échanges- et de son extension progressive à des espaces du travail de plus en plus nombreux et dont l'économie de plateforme-objet de la présentation initiant ces échanges- n'est qu'une des figures les plus visibles. [résumé éditeur]