Annexes : bibliographie

Résumé : La médiation visuelle du champ opératoire s'est imposée avec l'avènement de la chirurgie mini-invasive puis robotique. Des dispositifs de prise de vue du déroulement de l'opération à des fins de formation viennent désormais la redoubler. Cet article documente un projet conduit dans un service de chirurgie de la main et du poignet d'un centre hospitalier universitaire du Grand Est, où la captation vidéo systématique du champ opératoire a été entreprise afin d'améliorer la courbe d'apprentissage des entrant·e·s dans le métier. Cette captation intrusive constitue une épreuve pour les chirurgien·ne·s, qui doivent faire face à une matérialité nouvelle des preuves sur lesquelles s'appuient les jugements de leurs pairs. Ces vidéos favorisent aussi la transmission d'une vision professionnelle, dans un processus où repérage des prises et plaisir esthétique du faire sont étroitement liés. Dans un contexte de standardisation accrue des pratiques et de pressions régulatrices externes s'exerçant sur la profession, le recours à ces artefacts participe d'une réinvention de l'auto-régulation professionnelle qui fixe les normes et les usages de l'image. [résumé revue]