Spécialité : Travail social, action sociale et société
Directeur : Brigitte Bouquet
Annexes : bibliographie, annexes

Résumé : La reconnaissance, c'est le fait de donner à l'autre la confirmation de son existence, de sa valeur. C'est lui reconnaître, en plus de son existence physique, une existence symbolique et valorisée. Or, dans nos sociétés libérales, où l'identité de chaque individu n'est plus prescrite mais ouverte, à construire, la reconnaissance devient un fondement de la justice sociale et le déni de reconnaissance une forme majeure d'injustice sociale. En quoi la reconnaissance intéresse-t-elle le travail social ? Le travail social doit-il aujourd'hui se borner à sa mission redistributive pour répondre aux demandes et aux besoins des publics en difficulté ? Ou peut-il trouver dans la reconnaissance une nouvelle dimension permettant à la fois de mieux comprendre les besoins des personnes et de mieux y répondre ? L'ambition de ce mémoire est d'essayer de comprendre les implications de la notion de reconnaissance pour le travail social. Plus précisément, sur la base de deux enquêtes de terrain menées auprès d'assisantes sociales et d'usagers, il analyse la place et la fonction de la reconnaissance dans la pratique des travailleurs sociaux. La reconnaissance, théorisée par le philosophe Axel Honneth, se met en oeuvre dans trois sphères : la sphère de l'intime, la sphère juridique et la sphère culturelle, qui confèrent respectivement confiance en soi, respect de soi et estime de soi. Pour l'usager, la reconnaissance sollicitée porte dans les trois sphères de la reconnaissance et prioritairement dans la sphère juridique se matérialisant par des aides financières ou en lien avec le logement et dans la sphère intime sous la forme d'un accueil chaleureux, individualisé et respectueux. Les assistantes sociales, bien que convaincues de l'intérêt de la mise en oeuvre de la reconnaissance dans les trois sphères, ne parviennent pas totalement à satisfaire cette demande, l'institution les cantonnant à des actions administratives. Cette situation de déprofessionnalisation affecte leur motivation et entretient la démobilisation. Dans ce contexte, la demande globale de l'usager ne trouve pas toujours satisfaction et les assistantes sociales ne parviennent pas à mettre en oeuvre leur professionnalité. [résumé de l'auteur]
Indexation libre de l'auteur : reconnaissance, travail social, assistants sociaux, usagers, identité.