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Centre de documentation sur la formation et le travailPORTAIL DOCUMENTAIRE
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L'accompagnement syndical des mobilisations de chauffeurs VTC et de livreurs de repas en France : les apports d'une perspective comparative et intersectionnelle.

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Annexes : bibliographie

Résumé : Le développement du travail de plateforme a vu naître, dans différents contextes nationaux, des mobilisations pour défendre les intérêts et faire reconnaître les spécificités de travailleur·es situé·es aux marges des relations industrielles. L'objectif de cet article est d'examiner, suivant une perspective comparative et intersectionnelle, l'accompagnement syndical des mobilisations de chauffeurs VTC et de livreurs de repas en France. À partir d'une enquête qualitative sur des collectifs suivis par la CFDT et la CGT, il met en évidence les défis et les obstacles communs auxquels ces organisations sont aujourd'hui confrontées pour soutenir l'action collective de travailleur·es précaires et racisé·es. Cette perspective introduit une nouvelle approche de l'action syndicale qui a surtout été étudiée au travers des rapports sociaux de classe et, dans une moindre mesure, de genre. Or, la précarité du travail de plateforme s'inscrit dans une division simultanément racialisée et sexuée du travail dont les effets croisés prennent trois principales formes dans l'accompagnement syndical. Outre le décentrement progressif par rapport au cadre salarial dominant, cet accompagnement vise à réduire, en pratique, la distance sociale entre les travailleurs de plateforme et l'univers syndical, afin de composer avec des relations professionnelles à deux vitesses et d'autant plus dégradées que ces travailleurs sont doublement marginalisés pour accéder à l'emploi et à l'espace public. Les mobilisations des chauffeurs et des livreurs des plateformes se déploient selon trois dynamiques conflictuelles. Les usages du droit occasionnent d'abord des conflits de priorité entre une logique de l'urgence, liée au statut de séjour irrégulier des travailleur·es, et des logiques judiciaires ou d'encadrement juridique du travail de plateforme, lesquelles ont en commun de sous-estimer les obstacles dans l'accès au droit de travailleur·es précaires et racisé·es. Les pratiques de "grèves" ou de manifestation chez les VTC et les livreurs reflètent ensuite le décalage entre la réappropriation plus conflictuelle, directe et immédiate du répertoire d'action syndicale et une culture organisationnelle fondée sur la structuration longue des conflits du travail et le respect de procédures formelles. Enfin, les organisations syndicales peinent à reconnaître la légitimité des ressources communautaires de ces travailleur·es alors qu'elles alimentent souvent la phase initiale des mobilisations. L'hybridation et la fragilité de ces mobilisations invite d'autres recherches à dépasser le cadre d'analyse classique des relations industrielles en prenant au sérieux les rapports sociaux de genre et de race qui structurent l'action collective de travailleur·es qui ont été marginalisé·es dans l'institutionnalisation des relations de travail. [résumé auteur]


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