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Résumé : L'intelligence artificielle est une révolution technologique incontournable. L'émergence soudaine et la diffusion de l'IA générative marquent une étape importante de cette révolution. Nous ne pouvons que constater la simplicité d'utilisation de certains outils, la rapidité de la génération du contenu, le réalisme des textes, images et sons générés, et plus généralement les aptitudes des récents modèles d'IA. Cette révolution technologique affecte tous les domaines d'activité. Elle a des effets sur l'économie, l'emploi, les services publics, l'environnement, l'information, le secteur culturel… Tous les pans de notre société sont concernés et le seront davantage à l'avenir, tant son potentiel est considérable. L'IA ne doit susciter ni excès de pessimisme, ni excès d'optimisme : nous n'anticipons ni chômage de masse, ni accélération automatique de la croissance. Dans les prochaines années, l'IA ne remplacera pas l'humain, de même qu'elle ne sera pas la solution à tous les défis de notre temps. Nous ne devons ni surestimer l'impact à très court terme, ni le sous-estimer à long terme. L'Europe et la France ont des atouts pour être des acteurs de cette révolution, en premier lieu du fait de l'excellence de nos talents. Cette richesse et le dynamisme exceptionnel de l'écosystème français dans l'IA ne doivent néanmoins pas masquer une réalité préoccupante. Depuis plusieurs décennies, la tendance est celle d'un déclassement technologique et économique de notre continent, qui hypothèque sa prospérité et son indépendance. Alors que les États-Unis et la Chine ont fait de la maîtrise de l'IA l'un des piliers de leur stratégie de puissance, nous devons relever le défi de l'IA, faute de quoi nous n'aurons pas la maîtrise de notre avenir. Il faut réformer nos institutions et nos politiques publiques, pour que l'IA puisse être pleinement un facteur de progrès. Nous proposons six grandes lignes d'action : ◗ lancer immédiatement un plan de sensibilisation et de formation de la nation : animation de débats publics en continu sur les impacts économiques et sociétaux de l'IA au plus près des lieux du quotidien, structuration de l'offre de formation d'enseignement supérieur, massification de la formation continue aux outils d'IA, intégration de l'IA comme objet et outil du dialogue social ; ◗ réorienter structurellement l'épargne vers l'innovation et créer, à court terme, un fonds « France & IA » de 10 Md€, pour financer l'émergence de l'écosystème d'IA et la transformation du tissu économique français ; ◗ faire de la France un pôle majeur de la puissance de calcul : approvisionnement collectif sécurisé d'ampleur nationale et européenne, appel à projets d'implantation de centres de calcul avec garantie publique d'utilisation et simplification des procédures, crédit d'impôt IA pour l'entraînement de modèles ; ◗ faciliter l'accès aux données : en matière de données à caractère personnel, modernisation du mandat de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et de son collège, suppression de certaines procédures d'autorisation préalable d'accès aux données de santé et réduction des délais de réponse ; en matière culturelle, mise en place de l'infrastructure technique favorisant l'entraînement des modèles d'IA dans le respect des droits de propriété intellectuelle ; ◗ assumer le principe d'une « exception IA » dans la recherche publique : libération des chercheurs des contraintes administratives, revalorisation de leur rémunération, doublement des moyens de la recherche publique spécialisée en IA ; ◗ promouvoir une gouvernance mondiale de l'IA : création d'une Organisation mondiale de l'IA pour évaluer et encadrer les systèmes d'IA, d'un Fonds international pour l'IA au service de l'intérêt général et d'un mécanisme de solidarité « 1 % IA » pour les pays en voie de développement... [premières lignes]