Spécialité : Travail social, action sociale et société.
Directeur : Emmanuel Jovelin

Résumé : Dans toutes les sociétés en développement, l'enfant a toujours participé dans une certaine mesure aux activités économiques dont dépend l'existence familiale. Cette participation était très souvent considérée comme une nécessité d'apprentissage. En observant, imitant, aidant, l'enfant apprenait progressivement, et presqu'à son insu, le métier d'adulte. Au cours de ce processus d'apprentissage et de socialisation, l'enfant se développait physiquement et mentalement. Les mutations socio-économiques et politiques que l'Angola a connues depuis l'indépendance (1975), ont conduit la majorité des familles à un état de précarité. Quand un enfant est issu de ce type de famille, son travail cesse d'être une activité ménagère, mais devient plutôt une activité salariale. Les enfants se sentent obligés soit d'aider leur famille, soit d'adopter une nouvelle forme de vie. L'analyse des deux dimensions de notre hypothèse, l'autonomie et la solidarité, nous a permis de repérer les raisons qui conduisent les enfants à travailler. Pour confirmer cette hypothèse, une enquête a été faite à Luanda, auprès de quinze enfants-travailleurs de la rue, et ceux vivant en milieu familial dans le quartier du Golfe appartenant tous à l'Association des enfants et jeunes travailleurs (Acjt). Les résultats obtenus par des entretiens semi-directifs montrent que le décès des parents, les séparations, la monoparentalité, la recomposition familiale inadaptée sont des facteurs favorisant le travail des enfants. En aidant la famille, l'action de l'enfant passe d'une simple aide à un engagement systématique consacrant d'une certaine manière leur temps et leur attention au travail. Par contre, le départ de l'enfant du milieu familial pour sa survie aura pour conséquences un cursus scolaire perturbé et une rupture avec sa famille. [résumé de l'auteur]
Indexation libre de l'auteur : Travail, enfant, enfant-travailleur, rue, autonomie, solidarité.