Spécialité : Travail social, action sociale et société
Directeur : Michel Chauvière
Annexes : notes, bibliographie, annexes

Résumé : Dans l'action sociale, le sensible (le monde vécu), l'intelligible (le monde pensé) et le politique (le monde gouverné) sont interdépendants. Selon les périodes, ils s'enrichissent ou s'appauvrissent mutuellement. Entre 1874 et 1914, par exemple, la conception et le développement de l'assistance éducative sont la résultante du paupérisme de masse (le sensible), du ""mal social" (l'intelligible) et de l'État providence naissant (le politique). À l'inverse, dans la période 1974-2005, l'harmonisation du dispositif européen de protection de l'enfance (le politique), l'individualisation des problématiques (l'intelligible) et l'insécurité sociale (le sensible) accompagnent un mouvement de recul de l'action publique. Quel que soit le sens de la marche, chacun des trois paramètres : sensible/intelligible/politique mobilise l'autre. C'est un procès permanent, avec ses phases d'expansion, de repli. Comment les distinguer l'une de l'autre ? Comment la "contractualisation", la "parentalité" ou le "travail de proximité" peuvent-ils, paradoxalement, éloigner le politique des besoins des publics en difficultés ? Dans ces conditions, quel rôle est attendu des professionnels ? À chaque part de politique, d'intelligible ou de sensible gagnée ou perdue, un "travail du social" prend forme. La mise en résonance des trois, tel un "point de voir" (Deligny), contribue à ce que chacun - publics, professionnels, politiques - identifie sa place d'acteur. [résumé de l'auteur]
Indexation libre de l'auteur : Parentalité, proximité, exterritorialité, travail du social, sujet.